Après avoir imploré le nom d’Allah et prié sur son Prophète, nous rendons hommage à nos parents et arrières grands parents, qui nous ont légué le bout de terre de Loboudou, en tant que patrimoine environnemental.

C’est dans l’espoir à notre tour, de passer le flambeau en toute quiétude aux générations futures, que nous œuvrons voilà des années, pour que cette transition générationnelle se fasse dans les conditions respectueuses de cet héritage environnemental.

Note Introductive du Chef du Village de Loboudou5555

Après avoir imploré le nom d’Allah et prier sur son Prophète, nous rendons hommage à nos parents et arrières grands parents, qui nous ont légué le bout de terre de Loboudou, en tant que patrimoine environnemental.

C’est dans l’espoir à notre tour, de passer le flambeau en toute quiétude aux générations futures, que nous œuvrons voilà des années, pour que cette transition générationnelle se fasse dans les conditions respectueuses de cet héritage environnemental.

À la croisée de chemins de cohabitation entre le végétal, le minéral et l’animal, nous avons compris, que nul ne peut survivre sans l’autre. Les sècheresses passées et l’attitude négative de l’homme vis-à-vis de l’environnement, nous ont ouvert les yeux sur ces dangers et les conséquences négatives qui en découlent. De là, nous avons décidé de changer d’attitude et surtout de passer à l’action, pour redonner à la nature tous ses droits. Pour certains, c’était une mission impossible, voir utopique, mais la majorité des habitants du village avait décidé de s’embarquer dans cette mission gigantesque. D’où l’approche de contacter les autorités administratives pour arrêter la coupe abusive du bois et de créer des zones réservées pour régénérer la forêt sur le littoral de Walleré, à l’embouchure du bras du fleuve Diou.

Cette aventure remonte vers la décennie 80 90 et comme espéré, les autorités ont donné leur aval avec l’accompagnement et l’encadrement du ministère du développement rural.

Entre temps, le village a eu la chance d’accueillir des volontaires du corps de la paix américain, dont l’apport a été très important sur la dynamique d’aller jusqu’au bout de nos objectifs. Ainsi les volontaires nous ont informé et surtout formé que la nature peut se régénérer d’elle-même, pourvue qu’on la laisse en paix. Nous avons expérimenté ensemble ce concept dans un espace restreint, mais le résultat est remarquable. Comme le dit l’adage, « l’appétit vient en mangeant », nous avons compris que le défi est bien réalisable. C’est ainsi que nous avons choisi l’école du village comme laboratoire de pratique et d’expérience, pour replanter le Celtis, espèce d’arbre en voie de disparition. Les réticences de certains vieux était notoire, car pour eux, ce genre d’arbre ne pouvait pas être replanté, car il vivait et mourait naturellement selon la volonté d’Allah. Là aussi, en tant qu’éducateurs, nous avons usé de la ruse pédagogique, pour ne pas heurter la morale de croyance de nos ainés. Nous avons directement planté une pépinière de Celtis dans l’école, pour prouver que c’est bien possible. Le résultat est édifiant, les détracteurs ont fini par comprendre et surtout accepter que par la volonté d’Allah, il est possible de reboiser toute espèce d’arbre.

 

Et aujourd’hui, les grands arbres dans la cours de l’école sont issus de cette heureuse expérience, un témoignage éclatant, que quand on veut, on peut. Les jeunes écoliers peuvent profiter paisiblement du doux ombrage des Celtis, en savourant leurs fruits..

Face aux efforts consentis, et les résultats obtenus, nous sommes dans la dynamique des réalités d’un éco-village, sans pour autant le savoir, jusqu’au jour où le destin  nous a fait croiser le professeur Ousmane Aly PAM, président du Réseau Africain des éco-villages, qui sans hésiter, nous a donné son label en nous invitant de rejoindre son réseau. Il nous a rassuré que nous sommes les bienvenus, par l’ampleur et la beauté du travail accompli sur le terrain.

Saisissant la balle au bond, nous avons créé un réseau des éco-villages de Mauritanie. Dans la foulée, nous avons rejoint le réseau sahélien des éco-village. Depuis lors, nous travaillons en étroite collaboration avec nos frères et amis du Sénégal et surtout avons bénéficié de l’apport technique et conseil du professeur Oumane Aly PAM.

Dans l’esprit du donner et du recevoir de l’Association de Développement Communautaire Salaayel, nous espérons perpétuer la tradition d’échange solidaire et socioculturel, que les pères fondateurs, nous ont légués, avec surtout l’audace et la prouesse de la construction de Salaayel (Petit pont), comme trait d’union et outil d’échange entre les humains.

Laissant le soin à notre Consultant d’aller dans la profondeur de sa communication, dont les résultats seront capitalisés et largement partagés à travers de supports d’infos (dépliants – flyers Site électronique etc ...)

C’est l’heure de rendre hommage et féliciter mes frères et sœurs du village et l’ensemble des acteurs sur le terrain, sans lesquels, cette belle aventure ne serait possible. En les réaffirmant ma détermination et mon engagement, pour cette mission exaltante, je ne peux que réitérer leur sacrifice pour relever les défis, qui nous interpelle. Loboudou en sortira grandi et honoré.

Je ne saurais terminer cette note introductive, sans remercier du fond du cœur tous nos partenaires, du début jusqu’au milieu du guet, car nous y sommes. Ce qui est sûr, comme l’a si bien dit Mr NGam : «Mes chers frères et amis de Loboudou, vous n’avez plus droit à l’erreur et surtout c’est le moment de fournir plus d’effort, pour forcer la main du destin, car votre village est déjà rentré dans l’histoire pour avoir la primauté d’être le premier éco-village de la Mauritanie. »

Permettez-moi aussi de remercier la famille SGP/PNUD par la personne de son coordinateur Mr Amadou Bâ, dont l’appui financier et technique en cours, nous aidera davantage à faire un pas de plus vers l’avant.

Qu’Allah guide nos pas et éclaire nos chemins.

 

 

Aboubecry Hamet Ly,
Chef de Village de Loboudou